La communication publique à l'ancienne est morte !

Fabrice Hermel, directeur de la communication, Banque de France

Fabrice Hermel

Directeur de la communication de la Banque de France depuis 2018.

Le monde a changé, les citoyens sont plus exigeants et saturés de nouvelles contradictoires émanant de sources multiples, les fake news circulent et nous ne savons plus à quelle com’ nous fier. La communication publique est essentielle dans nos sociétés modernes, car elle informe, explique et relie les institutions aux citoyens.

Elle informe : elle permet aux institutions publiques de transmettre des informations claires, précises et fiables aux citoyens. En période de crise – la Covid en est un bon exemple -, elle se révèle indispensable pour garantir le bon fonctionnement de la société.

Elle sensibilise et explique : dans un contexte de défiance généralisée envers les institutions, elle contribue à entretenir et à restaurer une relation de confiance avec les citoyens, parce qu’elle amène dans l’espace public les sujets importants qui méritent une vision neutre et de long terme - environnement, santé publique, pouvoir d’achat -, parce qu’elle explique les décisions, budgétaires ou politiques.

L’action publique ne veut plus et ne doit plus être plombante et surplombante.

La preuve : en 35 ans, Communication publique a rajeuni !

Rendre l’action publique compréhensible par tous dans un langage compréhensible par tous.

Maintenant la communication publique met la compréhension de l’action publique à la portée de tous, dans un langage compréhensible par tous. Elle permet plus de participation des citoyens, elle les implique et les incite à s’engager pour le collectif. Budgets participatifs, consultations… autant d’outils qui (re ?) donnent aux citoyens le goût et le pouvoir d’agir concrètement sur leur quotidien.

Donner aux citoyens le goût et le pouvoir d’agir concrètement sur leur quotidien.

Par tous ces aspects, la communication publique contribue à l’intégration et à la cohésion, elle promeut une société plus informée, plus transparente et donc plus démocratique.

Sans la communication publique, la démocratie perd un atout majeur. Il faut sans cesse la réinventer, car elle est menacée. « Voir loin, parler franc, agir ferme » : les JO français sont finis, mais la parole de Pierre de Coubertin reste valable. En avant, la communication publique, pour toujours plus de transparence, d’échanges et de dialogue !