L’accélération du développement d’une administration fondée sur la confiance est aussi un sujet interne : parce que les agents sont porteurs de l’image de l’administration auprès des usagers, la relation de confiance entre l’administration et les usagers passe par le renouvellement de la relation de confiance envers les agents publics, dans une logique d’égale considération.
Confiance dans leur capacité à prendre la bonne décision. L’agent public à qui l’on fait confiance, dans son organisation, est plus enclin à adopter une posture de confiance à l’égard de l’usager.
Confiance dans le jugement des agents publics au contact avec les usagers et des acteurs chargés de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires, confiance dans leur capacité à prendre la bonne décision. L’agent public à qui l’on fait confiance, dans son organisation, est plus enclin à adopter une posture de confiance à l’égard de l’usager. C’est le sens de la transformation engagée par le Premier ministre et la ministre de la transformation et de la fonction publiques et réaffirmé lors du 6ème comité interministériel de la transformation publique. Pour un service public plus personnalisé et territorialisé, faisant confiance aux agents les plus proches du terrain et des usagers, en leur donnant des marges d’initiative. Le Président de la République l’a réaffirmé lui-même dans son discours à la convention managériale de l’État du 8 avril dernier : Je pense que la grandeur du service public, la grandeur des chefs de service de l'État, en particulier déconcentrée, c'est de pouvoir prendre […] les décisions importantes et structurantes [...] avec l'esprit de jugement qui est le leur, la capacité à adapter ces décisions aux réalités du terrain et à répondre aux demandes et aux exigences du terrain.
La relation de confiance entre l’administration et les usagers passe par le renouvellement de la relation de confiance envers les agents publics.
C’est cet esprit d’initiative, d’innovation, dans les services publics, qui a d’ailleurs été salué par 76 % des Français durant la crise sanitaire : les agents publics ont fait preuve d’adaptabilité, de création, de responsabilisation pour répondre aux besoins des usagers. La crise sanitaire a, quelque part, été un accélérateur de la profonde transformation managériale nécessaire à l’établissement d’une relation entre les agents et l’administration basée sur la confiance et sur la responsabilisation. Yves Morieux, dans son ouvrage Smart Simplicity, considère ainsi que la culture de confiance et de coopération constitue la réponse à la perte de sens des agents et à la complexité croissante des structures, privées comme publiques. En faisant confiance aux agents, l’administration leur permettra d’exprimer pleinement leur engagement, leurs valeurs profondes, leur sens de l’État et du service public. Ce faisant, ils participeront à la constitution d’un service public de confiance, garant d’une société de confiance qui, comme l’écrivait Alain Peyrefitte, est celle d’une « société gagnant-gagnant, […] de solidarité, de projet commun, d’ouverture […] 2PEYREFFITE Alain, La société de confiance : essai sur les origines et la nature du développement, Paris, O. Jacob, 1995. ».
En faisant confiance aux agents, l’administration leur permettra d’exprimer pleinement leur engagement, leurs valeurs profondes, leur sens de l’État et du service public.